" The Sound Of Rock "...
Datation ...
Historique des premiers Plexi aux jcm800
les JTM 45 : 1962-1966
Le premier ampli Marshall est sorti en automne 62 du magasin de Jim Marshall (à Hanwell), fabriqué par son bras droit Ken Bran et son assistant Dudley Graven. Celui-ci était largement inspiré du Fender Bassman (modèle 5F6A pour être précis), mais quelques petites caractéristiques techniques faisait du Marshall un ampli avec sa propre personnalité tout en ayant un son proche du Fender.


Au niveau technique il était équipé de 2 lampes de puissance 5881, 3 ECC83 et une rectifier GZ34 et ces permiers modèles sont reconnaissables à leur chassis "offset" en aluminium décalé sur le coté. Celui-ci laissera rapidement la place au chassis centré plus classique.

Le JTM 45 va ainsi évoluer continuellement jusqu'en 66, tant sur le plan esthétique que technique, un bon nombre de ces modifications suivant la capacité d'approvisionnement en tels ou tels pièces et composants électroniques.
Le son va ainsi évoluer pour se distinguer de plus en plus de son "modèle" Bassman.
Sans rentrer dans tous les détails, ont peut distinguer plusieurs "tournants" significatifs :

- début 64 : passage aux lampes KT 66, ce qui a pour conséquence d'augmenter légèrement la puissance à 40-45 W tout en conférant au son un caractère plus péchu, avec un peu plus de distortion tout en restant bien Bluesy et "crémeux". La face avant abandonne également l'aluminium poli pour une de couleur blanche.

- entre mi-64 et fin-65 le JTM 45 va subir de nombreuses modifications esthétiques, que ce soit au niveau du logo, des potars etc... et notamment au niveau de la face avant qui va adopter le Plexiglas doré.

- courant 66 le nom JTM 45 est changé pour JTM 50, le "50" au lieu du "45" étant vraisemblablement avant tout une considération marketing bien que les évolutions techniques étaient bien réelles depuis 62, le son devenant progressivement de plus en plus "Marshall". Au niveau esthétique le look Marshall "classique" qui sera utilisé durant de nombreuses années par la suite est progressivement adopté également à cette période.

- Le JTM 50 va en fait être par la suite jusqu'en 67 la transition entre le JTM 45 et les têtes JMP 50W, en étant le dernière tête équipée d'une lampe rectifier GZ34 et en passant aux EL 34, ce qui doit leur donner un son particulièrement intéressant avec à la fois le côté bluesy/chaleureux du JTM 45 et un aspect un peu plus "rock" avec les EL 34.


Voilà un petit tableau qui regroupe les JTM 45 par modèle :

et l'évolution en image :
Il ne faut pas oublier non plus le combo Bluesbreaker qui est en gros une version combo du JTM45 avec tremolo, introduit fin-64/début-65 et arrêté en 72.
Voilà encore un petit tableau qui récapitule par n° de modèle :
les 50W : 1966-1981
J'ai préféré différencier les 50W des 100W car les premiers s'inscrivent directement dans la lignée du JTM50 et donc du JTM45.

La lampe rectifier GZ34 est progressivement abandonnée entre 66 et 67 sur les JTM50 et en 68 l'appellation JTM est remplacée par JMP en même temps que le chassis alu est remplacé par un en acier.

Le gros changement survient fin-68/début-69, avec l'apparition du 50W tel qu'on l'entend généralement. Le son diffère de façon relativement importante des modèles précédents, avec cette fois-ci une palette sonore qui va jusqu'à une bonne grosse distortion en poussant l'ampli, tout en conservant la possibilté d'avoir des sons clairs ou crunchy dans le style de ses prédécesseurs.

Mi-69 le façade avant abandonne le Plexiglas pour de l'alu anodisé doré, marquant la fin des véritables "Plexi" et l'avénement des "Metal Panel".
Ceci marque une frontière importante pour les collectors, mais pas véritablement aux niveaux techniques et sonores. L'évolution se fait la plupart du temps de façon très progressive. Et il n'est pas inutile de rappeler que chaque Marshall de cette époque sonne quasiment de manière unique avec les questions de disponibilté des composants et de tolérences dans les valeurs de ces composants à l'époque.
L'évolution générale va en gros vers un son avec une distortion plus agressive, à partir de 72-73 il semble ainsi que la palette sonore se réduise de manière plus significative avec moins de variations possibles entre le son clair et la distortion.

En passant, la taille des cabinets des têtes est standardisée en 72, tous ayant dorénavant la taille des 100W (mais sans l'ouverture sur le dessus pour les 50), et en 73 on passe du fameux "point to point wiring" (en fait strictement du "Tag Board") au CI pour l'électronique.

La date important suivante est en 75 : sortie des amplis Master Volume.

Et en 76 l'esthétique subit de gros changements, avec un logo plus gros, des coins en plastique, de gros switchs également en plastique etc...

On peut également signaler le modèle Artist, produit de 71 à 78 et considéré la plupart du temps comme très moyen (le moins aimé de Jim Marshall également parait-il), dit conçu autour des sonorités de la telecaster et parfois qualifié de "pseudo-surf amp".
Beaucoup plus intéressant a été le Lead and Bass, fait de 73 à 76, et qui avait un canal de la version standard et l'autre de la version basse.


petit tableau récapitulatif :

les 100W : 1965-1981
Ils ont été conçus pour répondre à la demande de puissance de certains guitaristes, notamment Pete Townshend. Les tout premiers prototypes faits dès mi-65, utilisaient tour à tour des 6v6, 6l6 puis KT66, avec 2 transfos de JTM 45 couplés et la section préamp de ce dernier. C'est durant cette période d'expérimentation que Marshall a décidé que conserver le GZ34 rectifier ne valait pas le coup aux vues des complications qu'elle apportait et fut donc abandonnée, les 50W ont suivi peu de temps après comme on l'a vu.
Les premiers modèles entrés en production à la toute fin-65 avaient dorénavant un unique transfo de 100W et les premiers expédiés étaient munis d'une façade de JTM45 faute d'approvisionnement.

Premier gros changement en 66 : les KT66 laissent la place aux EL34, comme pour les 50W, ce qui bien sûr influe de façon importante sur le son (saturation plus tôt et plus chaleureuse).

Comme pour les 50W l'évolution est progressive et continue (petits changements dans les circuits, différents fabricants/fournisseurs etc...), avec entre autres en 68 les filter caps qui passent sur le chassis et la rotation de output transformer de 90 ° pour réduire le hum. A la même date que pour les 50W le Plexiglas laisse la place à l'alu anodisé pour la façade et progressivement à partir de 69 le mains transformer passe sur le dessus du chassis toujours avec pour objectif de réduire le bruit de fond.
Toujours comme les 50w on passe aux CI pour l'électronique en 73, et les Master Volume sont introduits en 75.

Pour ce qui est de l'évolution sonore cela rejoint celle des 50w, avec un son qui devient plus agressif, plus de distortion...
La différence entre les 50W et les 100W est d'ailleurs autre qu'une simple question de puissance, le caractère du son est différent : les 50w ont une saturation plus précoce et légèrement plus chaude, plus "crémeuse", alors que les 100w ont plus d'headroom, une saturation un peu plus précise... ce que je qualifierais d'un son plus "in your face"...

voilà le résumé des différents modèles :

autres modèles à noter
A côté de ces modèles les plus connus on peut aussi citer les 18w (66-68 ) et 20w(67-73), le premier étant très recherché pour son crunch sublime et souvent appelé "mini-Bluesbreaker". Il était uniquement disponible en combo, et était équipé de 3 ECC83, 2 El84 et une rectifier EZ81, et pouvait recevoir une reverb en option (première reverb pour Marshall).

Egalement rendu célèbre par Ritchie Blackmore, le 200W (67-74). En fait il y a eu 2 modèles considérablement différents. Le premier, sorti en 67 et issu d'un développement indépendant des modèles 50w et 100w déjà existants (à l'opposé des 100w qui ont été développés à partir d'ampli existants moins puissants). Nommé simplement Marshall 200 et plus tard surnommé "Pig" à cause de sa petite façade avant comparée à la taille du cabinet, avec seulement un switch on/off, bass, treble et volume. Il avait 4 KT88 et utilisait des controles de tonalité actifs, ce qui veut dire que ceux-ci pouvait booster les fréquences et non plus seulement les couper. Les possibilité sonores étaient donc importante mais les réglages nécessaires pour trouver "son" son ont découragé et il a laissé la place au Major dès 68, avec les caractéristiques classiques des autres modèles du moment.
A noter que ceux de Blackmore étaient modifiés par Marshall en cascadant les 2 canaux de préamp, ce qui permettait d'augmenter considérablement le gain et également de s'en servir à la manière d'un Master Volume.

hop petit tableau :

les JCM 800 : 81-91
La série JCM800 est née d'un besoin de nouveauté en 81. Le fait est qu'à l'époque le contrat de 15 ans de Marshall avec son distributeur exclusif mondial Rose-Morris arrive à terme, et que ce dernier a encore un stock important à écouler. Marshall décide donc de créer une nouvelle série pour maintenir ses ventes : le JCM800.

Les premiers modèles (à l'exception des version bass) sont juste une retouche esthétique de ceux existants (1987, 1959, Master Volume 2203 etc...). Seuls les combos voient leur façade migrer sur le devant et leur nom changer : 4010 pour le 50w 1x12 etc...

Le premier véritable nouvel ampli sort en 82/83, ce sont les modèles 2210 (tête 100w), 2205 (50w) et 4210-12 pour les combos. Ils sont plutôt sophistiqués par rapport aux autres Marshall de l'époque avec des canaux switchables, une boucle d'effets et reverb. Ils sont devenus très populaires surtout pour leur distortion et ont même devancé le classique 2203.

On peut également noter la série spéciale anniversaire "Silver Jubilee", apparue en 87 pour célébrer le 50 ans de la marque dans la musique et plus particulièrement ses 25 ans dans l'amplification. Ces amplis au tolex argenté sont basés sur les modèles Master Volume 2203 et 2204, avec des caractéristiques particulières (switchs 50/100 w, 3 étages de gains pour le préamp dont 2 switchables etc...). Ils sont restés en production 2 ans par la suite dans la série 800 classique et ont été réédités en 96 sous l'appellation Slash Signature.

résumé :

Malgrè tout à la fin des années 80 ces 800 ont commencé à accuser le poids des ans, avec un son clair moyen et une boucle d'effets relativement primitive, il était temps de sortir une nouvelle série...
Note : les illustrations sont tirées du livre "The History of Marshall" de Michael Doyle. Superbe livre très complet avec beaucoup de belles photos, je le conseille fortement à tout passionné de la marque !